la Wilaya d'OUJDA compte quatre provinces : Oujda-Angad, Berkane, Taourirt et Jérada situées à l'extrême Nord-Est du Royaume. La Wilaya d'Oujda s'étend sur une superficie de 20 700 km2 à l'extrême Nord-Est du Royaume , (2,9% du territoire national). Elle est limitée à l'Est par la frontière maroco-algérienne, au Sud par la Province de Figuig, au Sud-Ouest par la Province de Boulemane, à l'Ouest par la Province de Taza et au Nord- Ouest par la Province de Nador.
La situation géographique stratégique, de la ville d'Oujda, capitale de la Wilaya, est d'autant plus importante qu'elle lui permet de jouer un rôle dans la consolidation des liens inter-maghrébins et de constituer un carrefour entre les pays du Maghreb et l'Europe. Les potentialités nécessaires pour cette fonction ne manquent pas, à savoir les moyens de liaisons terrestres, ferroviaires et aériennes avec les villes marocaines, maghrébines et européennes.

Les sources historiques et les études récentes sont presque unanimes sur les origines de la ville d'Oujda qui remontent à 994 (384 de l'Hégire). L'exception est l'opinion selon laquelle la ville fut bâtie sur les ruines d'une ancienne ville anté-islamique en un lieu-dit appelé selon Ptolémée "Lanigare". Il ressort de cette considération que la ville actuelle aurait bien ses mille ans qu'on compte célébrer cette année même .
Le prince Ziri Ibn Attiya, chef de la tribu zénète maghraoua choisit comme site pour sa capitale une plaine fertile située au coeur de son royaume. Cependant, cette ville ne prit d'importance notable qu'au milieu du XIème siècle, grâce à son statut de ville relais sur la voie Sijilmassa - Orient. Au fil de l'histoire des dynasties qui se succèdèrent en Occident musulman, Oujda finit par assumer une fonction stratégique importante chez les Mérinides, installés à Fès, en l'occurrence celle de base arrière dans leur conflit avec les Abdelouadides de Tlemcen. Cette situation fut à l'origine de plusieurs invasions destructrices auxquelles Oujda fut exposée. De même, elle connut beaucoup de difficultés en se ralliant tantôt à l'Est, tantôt à l'Ouest en raison de sa situation sur le champs d'affrontements entre les Saâdiens et les Turcs.
Au XIXème siècle, Oujda fut également harcelée par la présence française en Algérie, ce qui aboutit, en outre, à la bataille d'Isly (1844) et à l'occupation de la ville en 1907, cinq ans avant la mise en place du protectorat. Depuis cette date, Oujda oeuvra vaillamment pour l'indépendance du Maroc acquise en 1956.

L'ancienne médina d'Oujda, qui atteignit une superficie de 25 ha en 1880 abrite plusieurs monuments de valeur historique indéniable. Elle est entourée d'une enceinte qui fut reconstruite en 1895-96, avec des portes dont certaines subsistent encore:
- Bab Sidi Abdelouahab
- Bab Sidi Abdelouahab: porte vers l'Est de la ville. Son nom tire son origine du vénéré saint Sidi Abdelouahab (XIVème siècle) dont le tombeau se trouve tout prés à l' intérieur de l'enceinte .
- Bab Al Gharbi: porte vers l'ouest anciennement connue sous le nom de Bab Sidi A•ssa (saint enterré sur la colline du ch‰teau d'eau) Bab Al Gharbi
- Bab Ahl Jamel: porte vers le Nord-Ouest donnant actuellement sur le boulevard Mohammed V.
A l'intérieur des remparts des monuments remontant à des périodes historiques différentes sont plus ou moins conservés dans leur état initial:
- Al Jamaa Al Kabir (la grande mosquée) est l'un des monuments les plus éminents dans la ville d'Oujda. A cause de l'exiguïté des mosquées Oqba et Haddada face à la croissance de la ville, cette grande mosquée fut bâtie par le Sultan mérinide Abu Yaâcoub Yussuf en 1298. Depuis, cet édifice prestigieux connut plusieurs travaux d'addition et de restauration. La médersa construite en 1335 en est l'une des pièces précieuses du patrimoine mérinide. Elle porte le cachet de l'architecture maroco-andalouse typique. Cette école a le prestige d'avoir accueilli des Ouléma (savants) célèbres au fil de l'histoire du Maroc médiéval.
Les Trois Fontaines qui s'adossent contre l'un des murs extérieurs de la grande mosquée sont également marquées par une architecture attirante.
Les Trois Fontaines et le minaret de la Grande Mosquée:
Dans cette ancienne médina, d'autres monuments attirent également l'attention: la Casbah, Dar Al Makhzen, Dar Al Bacha,... et l'Ecole Sidi Ziane. Cette dernière fondée en 1907 mérite une mention particulière: c'est une école franco-musulmane qui fut le premier établissement scolaire moderne au Maroc.

La population de la Wilaya d'Oujda est estimée à 1.000.000 hab. (1994) avec un accroissement annuel de 2,4 % environ. La majorité de cette population se concentre dans les centres urbains, dans les plaines irriguées et le reste de la population se répartit avec des densités généralement faibles dans l'espace rural à activités agro-pastorales extensives.

Le climat de la région, nettement méditerranéen, se caractérise par des hivers doux et généralement pluvieux et des étés secs et habituellement chauds avec des automnes et des printemps généralement tempérés. Les précipitations sont essentiellement pluviales et deviennent parfois neigeuses sur les hauteurs mais rarement en basses altitudes comme c'est le cas pour la ville d'Oujda située à 550 m d'altitude . Elles sont marquées par l'irrégularité de leur répartition dans le temps et dans l'espace. En effet, ces précipitations diminuent sensiblement du Nord vers le Sud du fait de l'affaiblissement graduel de l'influence maritime et l'accentuation progressive de l'influence saharienne. Toutefois, on assiste à la recrudescence des pluies sur les hauts reliefs. Les hauts sommets des massifs des Béni-Snassen, de Jérada, et de Debdou-Mekkam reçoivent en moyenne plus de 600 mm de pluie par an, tandis que les stations à faible altitude dépassent exceptionnellement 400 mm (Oujda 335 mm, Berkane 362 mm, Taourirt 237 mm, Jérada 260 mm).
Les températures moyennes annuelles varient dans ces stations entre 15 et 20°C. Les températures maximales absolues peuvent dépasser 40°C tandis que les températures minimales absolues s'abaissent parfois en dessous de 0°C. En revanche, les températures sont toujours douces sur la côte méditerranéenne.

• Médina:

D'autres monuments et sites importants se trouvent aux abords immédiats de l'ancienne médina. Dar Sebti est l'un des palais les plus fabuleux de la ville. Construit en 1938 par un grand commerçant de la ville, il fut restauré et rénové tout récemment. Il a une double fonction: c'est le siège du Centre d'Etudes et de Recherches sur la Musique Gharnati, et le lieu d'activités culturelles et de festivités diverses (fêtes de noces, expositions, réceptions,...). Dar Sebti: En face de ce palais, s'étend le Parc Lalla Meriem aménagé pour la détente et abritant un musée. Ce parc est également le siège du Syndicat d'Initiative et du Tourisme de l'Oriental. Tout près de la porte d'Ahl Jamel de la médina s'implante l'église St. Louis d'Anjou, bâtie en 1919.

• Parc & Oasis:

Non loin de la médina, s'étend le Parc Lalla Aïcha sur une superficie de 20 hectares environ. Créé en 1935, il constitue un lieu de détente pour les habitants d'Oujda. Il offre une belle aire de loisirs avec ses piscines, ses terrains de sports, ses clubs de tennis et d'équitation ainsi que ses équipements de jeux d'enfants...

L'oasis de Sidi Yahya est actuellement en cours d'intégration dans l'espace urbain de la ville d'Oujda. Néanmoins, elle garde toujours son aspect original: la pérennité de l'écoulement des eaux de ses sources, ses arbres reliques et géants, ses palmiers et ses lauriers roses verdoyants, et enfin le mausolée du saint Sidi Yahya Benyounès bien estimé tant chez les musulmans que chez les juifs. Un grand moussem s'y tient d'habitude chaque année au mois de septembre, réunissant les tribus de la région. Sidi Yahya Benyounès, le Marabout de l'oasis Sidi Maafa est un site important au pied de Jbel Hamra. Avec sa couverture forestière, et sa position d'altitude, il attire un nombre grandissant de visiteurs, profitant à la fois d'un cadre naturel agréable et du panorama sur la ville d'Oujda

Autres attractions touristiques
 

Les sources :
La Wilaya d'Oujda dispose de plusieurs sources d'intérêt remarquable. Elles sont surtout appréciées par les caractéristiques de leurs eaux:
- La source de Benkachour située à l'intérieur même de la ville d'Oujda, est d'origine artésienne profonde comme en témoigne la température des eaux fortement minéralisées: plus de 50°C. Ses caractéristiques recherchées pour les maladies dermiques et rhumatismales ont permis la construction d'une véritable station moderne de cure thermale.
- Source d'Al Aagreb (Sidi Chafi): à 12 km à l'Ouest de Taourirt elle est également connue chez les patients souffrant des maladies de la peau et des rhumatismes.
- Source de Fezouane : elle est située au piémont nord des Béni Snassen à proximité de la route reliant Ahfir à Berkane. Elle est réputée par l'efficacité de ses eaux dans le traitement des maladies du foie et des reins.
- Les eaux de la source de Zaouiat Sidi Hamza, près de Jérada ont des effets positifs sur les malades souffrant de rhumatismes.

- La chasse et la pêche :
Les ressources cynergétiques et halieutiques de la Wilaya d'Oujda sont d'une qualité appréciable.
Elles se caractérisent par la diversité et par la complémentarité des différents secteurs de la région. Elles se composent de lièvres, lapins, perdrix, sangliers, gazelles, outardes, canards, pigeons, poissons divers... Parmi les lieux les plus réputés, on cite :Les montagnes des Béni Snassen, des Zekkara, de Boukhouali, de Jérada, de Taourirt, de Debdou, du Mekkam, les Hauts-Plateaux... pour la chasse, les barrages Mohammed V et Mechraa Hammadi, et le long de la côte entre Sa•dia et l'embouchure de la Moulouya pour la pêche.

- Artisanat :
Les produits de l'artisanat sont marqués dans la Wilaya d'Oujda par la particularité de certains articles tels que couvertures, tapis, burnous, djellabas, robes Oujdi, caftan (mansuj)... et produits de vannerie. Par ailleurs, on y trouve également la plupart des articles artisanaux confectionnés dans les autres villes du Royaume .

- Moussem de Sidi Yahya Benyounès:
Ces manifestations enracinées dans la société appara”ssent surtout lors de festivités et durant les nombreux moussem dont les principaux sont: Sidi Yahya Benyounès, Sidi Abdelkader Jilali, Sidi Ahmed Bencheikh, Sidi Abdellah, Sidi Al Habri (Zaou”a Boutchichya), Sidi Driss, Sidi Maafa,...

Dans la Wilaya d'Oujda s'interfèrent des traditions rurales et d'autres d'obédience urbaine. La ville d'Oujda se distingue nettement par son originalité: musique et chants andalous (Gharnati); tandis que les chants, les musiques et les danses populaires sont largement répandus dans la région, à savoir Laâlaoui et ses variantes (Mengouchi, Nhari,...) ainsi que Ahidous et la fantasia.